Animé par notre professeur de philosophie Yann Giraud, le prochain café philo aura lieu le mercredi 7 octobre à 19h00 sur la plateforme Zoom. Il aura pour thème “A quoi bon voyager ?”
Cette année, la plupart d’entre nous, nous ne sommes pas partis très loin ! Les expatriés ont certes regagné leur maison en Europe, le temps des vacances, mais, confinement oblige, ils n’ont guère bougé. Pour ma part, j’ai vu affluer dans notre maison de campagne enfants et amis de la famille que l’on avait incité à rester sur le sol français. Nos amis indonésiens, moyennant un rapide test COVID, ont pu sillonner Java mais, comme partout, il a fallu renoncer à voyager à l’autre bout du monde. Le trafic aérien mondial a chuté de 60%. On nous dit que la cause en revient à la pandémie ; mais, bien avant les restrictions, nous avions déjà tendance à limiter, voire boycotter, les voyages aux longs cours. Pour des raisons impérieuses : réduire les émissions de gaz à effet de serre, ralentir le réchauffement climatique. Mais aussi pour raisons de convenance : perte de vitesse du tourisme de masse, baisse d’engouement pour des destinations prétendument exotiques où « l‘ailleurs » n’est plus à la hauteur du fantasme. Tout cela pousse insensiblement à préférer aux grandes traversées une simple escapade à vélo, une ballade dans la campagne environnante, voire un voyage autour de sa chambre et de son canapé, susceptible de mettre nos certitudes à l’épreuve, au moins autant qu’un « grand » voyage. Ira-t-on jusqu’à prétendre avec Mme de Staël que « le voyage est l’un des plus tristes plaisirs de la vie » ? L’institut français d’Indonésie nous invite le mercredi 7 octobre à échanger sur ce sujet d’actualité : quelle nouvelle conception du voyage se fait jour ? Comment redonner du sens à cette aventure dont on dit qu’elle forme la jeunesse et le caractère ? Qu’on lui trouve un motif ou non, quelques soient les kilomètres parcourus, le voyage n’a pas de but et se suffit à lui-même. Comme dit le voyageur Nicolas Bouvier : “on croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait» (L’usage du Monde).